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Au nom de la loi - Allo police
"Allo Police"
Réalisation et images : Manu Bonmariage
Son : Patrick Van Loo
Ce film a eu la Mention Spéciale du Festival International de Nyon 1987 en Suisse et le Prix Oecuménique de ce même festival.
"Au nom de la loi" programmait sur nos antennes le film de Manu Bonmariage, "Allo police", un film-document qui nous plonge dans 1'univers quotidien du policier. Agents de quartier ou policiers, ce sont des hommes avant tout.
Tour à tour psychologues, assistants sociaux ou enquêteurs, ils sont souvent sujets aux attaques de la presse et du public.
Si certains commettent des "erreurs", la majorité d'entre eux assurent leur travail du mieux qu'ils peuvent avec les moyens dont ils disposent. Sans eux, le citoyen ne pourrait sans doute pas sortir la nuit et l'on vivrait dans le chaos.
Anges gardiens mal aimés ou hommes en butte aux tentations ? La vérité est sans doute entre les deux, là où l'on ne va pas souvent voir et c'est ce qu'a fait Manu Bonmariage ...
Synopsis :
Manu Bonmariage a suivi pendant plusieurs mois le travail préventif de quelques policiers de Charleroi.
"Allo, police ? Pouvez-vous venir ?". Des plaintes, des tapages, des différends entre voisins, des constats d'adultère, des bagarres, des vols, ... Les policiers pratiquent la prévention, essaient "d'arranger les choses" entre les gens.
Derrière cette "comédie de moeurs" se profilent la violence, la souffrance, la mort, le vol, le viol, l'adultère, la peur, l'angoisse face à ces "flics" de bonne volonté hébétés de ne
pas savoir quel rôle jouer : le psychothérapeute, 1'assistant social, le juge de paix ...
Des chiens aboyants, la télé gesticulante, des fleurs en plastique.
Eléments omniprésents d'un décor qu'attriste encore un papier peint a grands motifs, les photos de famille accrochées au mur, le sucrier sur la table. La dedans, des gens anonnent de "vagues mots',' pleurent, crient, soliloquent, poursuivent à deux, à trois leurs monologues. On pense à Brel et à "ces gens-là".
Témoins de la non communication : les policiers de Charleroi.
Ce zoom sur le quart-monde psychologique, ce gros plan, sur la misère mentale: c'est "ALLO POLICE".
"Allo Police", un reportage dont on aimerait souvent penser qu'il s'agit d'une fiction pure.
Durant 75 minutes (dans son intégralité), une quinzaine de cas défilent, représentant la société et quelques-uns de ses problèmes : l'alcoolisme, le chômage, les femmes battues, les vols, la délinquance, les maris trompés, les enfants abandonnés, le sexe cru, la paranoïa, le suicide.
lSi, au départ, le désir du réalisateur était de pénétrer dans une institution qui nous concerne tous : la police, l'importance prise par les protagonistes de ce film a souvent fait passer les policiers au second rang. Pris à témoins de disputes dans certains cas, jouant les Saint-Louis dans d'autres, les assistants sociaux dans d'autres encore, les pères aussi parfois... ils laissent la vedette... au mal être et au mal de vivre.