Sur le fil - Prise d'otages à Tilff
Emission de 2007. Parmi les "Faits Divers" qui défrayèrent la chronique de l'année 1989, la prise d'otages de Tilff (Liège), qui vit la mort du redoutable repris de justice Philippe DELAIRE, mobilisa les médias et l'opinion publique toute une semaine, durant laquelle il ne se passa cependant rien de visible ! Un an plus tard, le document sonore restituant l'essentiel des conversations téléphoniques entre le "flic" et le "gangster" gagne le Prix Paul Gilson, et se voit attribuer une mention spéciale au Prix Italia. Un an passe encore, et voici à présent la version filmée, essentiellement axée sur le non-évènement médiatique, ainsi que sur l'exceptionnelle et paradoxale "relation d'estime", entre deux hommes que "normalement" tout séparait. Tilff, septembre 89, cinq interminables journées de pourparlers entre les forces spéciales et les preneurs d'otages, une brève course poursuite, une fusillade d'une heure, les otages indemnes et leurs ravisseurs morts ou arrêtés, voilà pour l'évènement à proprement dit. Rien de tout cela ou presque n'a pu être filmé ; seules quelques rares images, "volées" grâce à l'impressionnant dispositif médiatique assiégeant la maison des otages, restituent faiblement le "feu de l'action". Et pourtant, des kilomètres de pellicules ont vu le jour... Telle est donc la matière première visuelle dont André FRANCOIS nous montre les images significatives : le mur de cameras dresse face à la maison aux volets clos, cachée derrière les arbres, avec l'incessant fourmillement de policiers dans cette rue habituellement paisible et sans histoire, les journalistes à l'affût mais finalement lassés par l'interminable attente, dans leur campement improvisé où s'organise un semblant devie domestique. Car toutes les conversations entre DELAIRE et le commissaire LEONARD ont été enregistrées par les autorités. Au total, près de 8 heures de négociations, mais surtout de dialogues entre deux personnages que tout semblait séparer, un flic d'un côté, un gangster de l'autre. DELAIRE, qui n'avait jamais voulu cette prise d'otages, et se sentant totalement piègé, exigea comme interlocuteur unique la seule personne sur laquelle il pouvait mettre un visage, un commissaire de la police judiciaire de Liège, qui, par le passé, s'était montré digne de confiance. Des "rapports complexes" se nouent entre les deux hommes, faits d'une sorte de respect mutuel...où le "méchant" se laisse aller aux confidences, exprime son désarroi et sa détermination de ne plus se faire reprendre vivant, exorcisant ainsi sa "trouille bleue" d'une issue qu'il pressent fatale...où le "gentil" trouve les mots "paternels" qu'il fallait aux enfants séquestrés pour reprendre espoir, trahissant aussi la tension nerveuse accumulée par une note d'humour qui, finalement, désamorce l'angoisse partagée...
Sur le fil - Prise d'otages à Tilff
Emission de 2007. Parmi les "Faits Divers" qui défrayèrent la chronique de l'année 1989, la prise d'otages de Tilff (Liège), qui vit la mort du redoutable repris de justice Philippe DELAIRE, mobilisa les médias et l'opinion publique toute une semaine, durant laquelle il ne se passa cependant rien de visible ! Un an plus tard, le document sonore restituant l'essentiel des conversations téléphoniques entre le "flic" et le "gangster" gagne le Prix Paul Gilson, et se voit attribuer une mention spéciale au Prix Italia. Un an passe encore, et voici à présent la version filmée, essentiellement axée sur le non-évènement médiatique, ainsi que sur l'exceptionnelle et paradoxale "relation d'estime", entre deux hommes que "normalement" tout séparait. Tilff, septembre 89, cinq interminables journées de pourparlers entre les forces spéciales et les preneurs d'otages, une brève course poursuite, une fusillade d'une heure, les otages indemnes et leurs ravisseurs morts ou arrêtés, voilà pour l'évènement à proprement dit. Rien de tout cela ou presque n'a pu être filmé ; seules quelques rares images, "volées" grâce à l'impressionnant dispositif médiatique assiégeant la maison des otages, restituent faiblement le "feu de l'action". Et pourtant, des kilomètres de pellicules ont vu le jour... Telle est donc la matière première visuelle dont André FRANCOIS nous montre les images significatives : le mur de cameras dresse face à la maison aux volets clos, cachée derrière les arbres, avec l'incessant fourmillement de policiers dans cette rue habituellement paisible et sans histoire, les journalistes à l'affût mais finalement lassés par l'interminable attente, dans leur campement improvisé où s'organise un semblant devie domestique. Car toutes les conversations entre DELAIRE et le commissaire LEONARD ont été enregistrées par les autorités. Au total, près de 8 heures de négociations, mais surtout de dialogues entre deux personnages que tout semblait séparer, un flic d'un côté, un gangster de l'autre. DELAIRE, qui n'avait jamais voulu cette prise d'otages, et se sentant totalement piègé, exigea comme interlocuteur unique la seule personne sur laquelle il pouvait mettre un visage, un commissaire de la police judiciaire de Liège, qui, par le passé, s'était montré digne de confiance. Des "rapports complexes" se nouent entre les deux hommes, faits d'une sorte de respect mutuel...où le "méchant" se laisse aller aux confidences, exprime son désarroi et sa détermination de ne plus se faire reprendre vivant, exorcisant ainsi sa "trouille bleue" d'une issue qu'il pressent fatale...où le "gentil" trouve les mots "paternels" qu'il fallait aux enfants séquestrés pour reprendre espoir, trahissant aussi la tension nerveuse accumulée par une note d'humour qui, finalement, désamorce l'angoisse partagée...